L'écume du temps

Publié le 28 septembre 2009 par Pascale Desroches

Des visages passés à l’écumoire du souvenir, que reste-t-il ?

Quelles empreintes de corps, de vie se cachent au creux des vêtements ?

Quelles histoires nous content les fonds de tiroirs ?

Il paraît que nous recomposons nos souvenirs à chaque fois que nous les évoquons.

Dans cette exposition, Pascale prend la liberté de mêler son histoire à celle du lieu.

Entre peintures-objets et installations, la réalité et la fiction, le passé et le présent se mêlent…

A voir jusqu'au 24 octobre, à la Tête Noire à Saint-Symphorien-de-Lay, du mardi au samedi, 10h-12h et 14h-18h (entrée par l'office du tourisme).

"Le chat", "Mariage" et "La tête rouge", huile et pigments sur vêtements

Le lieu :

Le Relais de la Tête Noire est un des plus anciens relais de poste de France.

Selon la tradition des montagnes du centre, Tête Noire était le sobriquet d’un capitaine-brigand mauresque,
Geoffroy Teste-Noire, qui après avoir semé la terreur pendant la guerre de Cent ans, finit par se racheter une conduite
jusqu’à mourir en chrétien et donner son nom à ce monument.

C’est une « maison du roy », logis d’honneur susceptible d’accueillir le roi en personne ou ses représentants.
Il voit passer du beau monde : Ronsard, Molière, Rousseau…
et Guillaume du Bellay, cousin du poète Joachim, qui y décède le 9 janvier 1543.
Son médecin est présent et se nomme François Rabelais.

En 1553, Joachim du Bellay est aussi de passage ici, accompagnant son cousin le cardinal Jean du Bellay,
chargé par Henri II d’une mission à Rome. Joachim en profite pour composer
deux sonnets en hommage à son autre cousin, Guillaume.

C’est à Louis XI que l’on doit l’existence de ce relais, comme de tant d’autres destinés à faciliter les transports par route.
Le Relais de la Tête Noire est situé sur la route royale qui joint Paris à Rome - aujourd’hui la route Nationale 7.

L’essor du chemin de fer dans les années 1860 met un terme à la fonction de relais du bâtiment, qui devient une auberge.

"Ecume du temps", huile sur métal

"Chapeau rouge", collages et huile sur bois

Ma démarche :

Dans un premier temps, j’ai mêlé les vêtements et parures d’hier et d’aujourd’hui.
Les visages de mes proches ont pris la place de ceux des personnages célèbres qui ont séjourné à la Tête Noire.

J’ai également mixé les attitudes, parfois trop convenues des portraits d’autrefois, à celles plus naturelles
des instantanés photographiques récents.

Dans un second temps, j’ai élargit mon métissage des temporalités aux grands portraits de l’histoire de l’art,
en partant de la période où fut créé le relais.

En vous promenant dans l’exposition et à l’aide des reproductions, vous pourrez tenter de retrouver quelles œuvres j’ai utilisées…